L’automatisation ne se résume plus à un simple gadget : c’est un levier de productivité et un facteur de compétitivité. Parmi les plateformes les plus citées, Zapier et Make (ex-Integromat) dominent le marché. Leur promesse ? Exécuter vos tâches répétitives, fiabiliser la circulation des données et libérer un temps précieux pour les missions à haute valeur ajoutée. Encore faut-il choisir l’outil qui correspond vraiment à vos processus, à vos équipes et à votre budget. Ce comparatif dissèque les avantages, les cas d’usage et les limitations de chaque solution afin de vous aiguiller.
Aperçu des deux plateformes
Zapier s’adresse d’abord aux utilisateurs non techniques : interface minimaliste, parcours linéaire, création d’un « Zap » en trois clics. La facturation repose sur le nombre de tâches mensuelles, un modèle simple à appréhender pour une TPE ou un freelance.
Make propose une vue visuelle très détaillée. Chaque module représente une application ou une fonction ; l’utilisateur dessine littéralement son scénario. Boucles, routes parallèles, exécutions conditionnelles : la plateforme accepte des workflows complexes sans ligne de code. Son forfait généreux en « opérations » devient intéressant dès que les volumes montent.
Fonctionnalités clés : match point par point
Intégrations et profondeur fonctionnelle
Zapier revendique plus de 6 000 applications. Une force quand on veut connecter l’outil tendance du moment. Pourtant, beaucoup d’intégrations n’offrent qu’une poignée d’actions basiques ; pour aller plus loin, il faut souvent passer par un module « Code » ou un service tiers.
Make aligne environ 1 500 intégrations. Moins impressionnant sur le papier, mais chaque module couvre toutes les opérations natives de l’API (créer, rechercher, mettre à jour, supprimer, parser). Additionnez l’API HTTP universelle et les Webhooks, et vous obtenez un terrain de jeu quasi illimité pour les automatisations complexes.
Conception des workflows
Zapier suit un schéma linéaire : déclencheur → action 1 → action 2. Il existe bien des chemins conditionnels, toutefois la lisibilité chute dès que la branche se multiplie.
Make, lui, représente chaque étape sur un canvas. Vous pouvez filtrer, boucler, lancer un sous-scénario, diviser en routes parallèles. Cette granularité visuelle facilite la maintenance lorsque vos processus évoluent.
Gestion des données et du code
Zapier propose des transformateurs prêts à l’emploi : mise en forme de dates, fractionnement de texte, recherche dans Google Sheets. Pour des traitements avancés, on bascule vers un bloc JavaScript ou Python (une seule fois par Zap).
Make intègre des fonctions de manipulation JSON, XML ou CSV, des agrégateurs, des parseurs, et même un espace Data Store pour stocker des états persistants. Les modules « Code » (Node.js, Python, PHP) s’exécutent côté serveur, sans limite stricte de variables.
Avantages et limites selon la taille de l’entreprise
TPE & freelances
Vous cherchez à connecter un formulaire Typeform à Mailchimp et Slack ? Zapier brille par sa courbe d’apprentissage ultracourte ; en quelques minutes, le tour est joué. Sa limite : le prix peut grimper dès que vous dépassez quelques centaines de tâches mensuelles ou que vous ajoutez des filtres complexes.
PME & ETI
Make séduit les entreprises qui manipulent un volume important de données ou qui souhaitent orchestrer plusieurs services internes (ERP, CRM, Data Warehouse). La granularité des rôles, les exécutions programmées et la documentation API fine renforcent son attrait. Attention toutefois : l’interface peut intimider un service marketing peu technophile, et le support est majoritairement anglophone.
Cas d’usage concrets
Trois scénarios courants illustrent les différences :
- Onboarding client : Zapier envoie un nouveau lead Typeform vers Trello ; Make peut détecter la langue, choisir le CRM adapté, générer un contrat PDF, et notifier l’équipe support.
- Reporting financier : Zapier logue chaque vente Stripe dans Google Sheets ; Make regroupe les ventes par TVA, convertit les devises, génère un fichier Excel consolidé et publie un tableau de bord Looker Studio.
- Support multicanal : Zapier relaie un ticket Zendesk sur Slack ; Make joint les pièces, crée une tâche Monday.com, puis déclenche une alerte SMS si le SLA dépasse 2 heures.
Comment sélectionner la plateforme idéale ?
Avant de trancher, confrontez la promesse des outils à votre réalité :
- Complexité des processus — Pont simple ou automation imbriquée ?
- Volumétrie & budget — Comparez le coût réel par mois en projetant vos tâches/ops sur six mois.
- Compétences internes — Interface plug-and-play ou appétence pour manipuler données et code ?
Le verdict pour vos automatisations
Zapier se distingue par sa simplicité déconcertante et son immense bibliothèque d’applications grand public. Make, de son côté, délivre une puissance de traitement et une flexibilité redoutables dès que vos workflows deviennent sophistiqués ou volumineux. Le véritable choix n’oppose donc pas deux concurrents, mais confronte immédiateté et évolutivité. En alignant votre décision sur le niveau de complexité attendu, les ressources humaines disponibles et les objectifs de croissance, vous donnerez à votre entreprise un allié discret qui transformera vos processus manuels en routines fluides et fiables.
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